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Elément biographique :

Portrait de Roland C. Wagner en positif

par Claude Ecken


 

          Roland Wagner est un instinctif. Un instinctif qui a le flair juste. Il se fie à lui pour prendre ses décisions, pour mettre en forme une idée. C'est ce qui lui permet de travailler avec rapidité et de se lancer dans des travaux que d'autres n'auraient abordé qu'avec circonspection et qui en seraient encore à chercher le meilleur angle d'approche quand lui a déjà remis sa copie.
          Roland Wagner est un passionné. Il s'engage à fond dans l'aventure. Vous appréciez les animaux ? lui est végétarien. Vous êtes amateur de rock ? Lui l'écrit et le chante. Vous aimez la SF ? Lui, il crée la sienne. Normal qu'il fonctionne à l'instinct, il baigne à fond dans son élément et n'a aucun mal à réagir aux stimuli concernant ses centres d'intérêt. Sa culture rock ou SF est sa richesse qui lui permet d'assembler des puzzles avec une déconcertante facilité.
          Roland Wagner est un imaginatif. Il a tôt fait de rassembler les éléments qui transforment l'idée en trait de génie, à tirer les fils qui tissent une trame autrement plus complexe que le postulat de départ. Sa théorie de la psychosphère ne cesse de prendre de l'ampleur de cette manière.
          Roland Wagner est un obstiné. Tout petit déjà, il hantait les conventions, fouillait les étalages des disquaires. Ses ambitions clairement affichées, il n'a jamais varié d'un iota depuis. Ses thèmes sont présents dès le premier roman. Ce qu'il y avait de superficiel chez lui, cette aisance que procure l'instinct, a pris, ressassé par le temps, de l'épaisseur et de la texture. Dessinent par concaténation ce qu'on peut qualifier d'oeuvre.
          En fait, Roland Wagner est un cérébral. Pas un intellectuel qui élabore une pensée, à force de méthode et de discipline, plutôt un naturaliste observant les productions de l'esprit à travers ses diverses manifestations. Sa curiosité pour les niveaux altérés de conscience et les moyens d'y parvenir, son goût pour le psychédélique, sa théorie de la psychosphère et jusqu'au nom de son groupe, Brain Damage, sont autant de facettes de sa fascination pour les activités cérébrales et leur impact sur le réel. Tout Wagner peut se décliner ainsi, depuis la spiritualité empreinte d'un mysticisme new-age qu'on trouve aussi bien dans Les futurs mystères de Paris que dans les Psychopompes du Klash jusqu'aux jeux de mots et à l'humour tranquille de ses écrits, qualifiés de spirituels. Demandez-lui une bébête extraterrestre, puisqu'il aime les animaux, elle aura un pouvoir psy. Ou sera Toon. Parlez lui informatique, il vous répondra Intelligence Artificielle (de plus, Alleluia ! la sienne s'appelle Gloria). On pourrait prolonger longtemps ce petit jeu. Les références croisées chez Roland Wagner rendent ridicule la plus complexe des bretelles d'autoroute.
          C'est probablement cela qu'on appelle le talent. Ou, comme dirait Tem, le Talent.
          Il en a d'autres. Par exemples, voilà qu'il atteint la quarantaine sans cesser de paraître jeune.
          Heureusement, il s'est trompé sur son évaluation des auteurs de sa génération, ce qui me fournit au moins une occasion de le reprendre.
          Tu veux que je te dise, Roland ? T'es le meilleur d'entre nous !

 


© Claude Ecken. Tous droits réservés.
Texte reproduit avec l'aimable autorisation de l'auteur.

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