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Elément biographique :

Roland C. Wagner, (toujours) fan des sixties

par Jean-Marc Ligny

Roland C. Wagner. Humour et non-violence en science-fiction.
 
(plaquette éditée par le réseau des bibliothèques municipales de Brest, 1999)

 


          La première fois que j'ai rencontré Roland Wagner, c'était au début des années 80, à un pot donné par Denoël pour je ne sais plus quelle occasion. J'étais moi-même un auteur relativement débutant, encore peu familier du fandom (le milieu des fans de SF), pourtant j'avais déjà entendu parler de lui en tant que "superfan" de SF. Je l'ai reconnu tout de suite, avec ses cheveux longs et son look "hippy", et nous avons immédiatement sympathisé autour de notre goût commun pour certaines substances fumigènes. Il n'avait encore rien publié "officiellement", mais alignait déjà une impressionnante littérature "fanique" sur son milieu de prédilection, dont "le cycle du Fandom" (sous le pseudonyme de Richard Wolfram), déjà célèbre chez les fans. Il y montrait une culture encyclopédique de la SF et notamment de la collection "Anticipation" du Fleuve Noir, sa collection fétiche dont il possède presque tous les numéros. Naturellement, c'est vers le Fleuve Noir qu'il s'est tourné pour publier son premier roman "officiel", Le Serpent d'Angoisse, en 1987. Une douzaine d'années, 40 romans et une centaine de nouvelles plus tard, le voilà consacré par la critique et le public avec son cycle Les Futurs Mystères de Paris au Fleuve Noir (4 volumes en grand format), heureux bénéficiaire de cinq prix Rosny Aîné (le prix du fandom!), d'un Grand Prix de l'Imaginaire et du Prix de la Tour Eiffel catégorie nouvelles en 98 pour Fragment du livre de la mer, seule nouvelle française de SF (à ma connaissance) tirée à un million d'exemplaires, dans l'opuscule gratuit de la Ville de Paris! Roland est né en 1960 à Bab-el-Oued (Algérie), bien qu'il n'en ait pas l'air. Outre la SF et les substances susnommées, il a une passion immodérée pour d'obscurs groupes psychédéliques des années 60, de préférence enregistrés au fond d'un garage avec un magnétophone à galène. Enfin, son humour indéfectible et son goût du "private joke" lui a permis de commettre quelques perles fort appréciées des fans, son public favori : comme d'écrire (toujours sous le pseudonyme de Richard Wolfram) les romans de l'auteur le plus antinomique possible de Roland Wagner : Jimmy Guieu, ou de conclure la désormais défunte collection "Anticipation" au numéro 2001 avec L'odyssée de l'Espèce. J'allais oublier : Roland est aussi crieur et parolier, avec constance et bonne humeur, du groupe Brain Damage, dont il réussit à nous infliger les 45 tours vinyls (aussitôt cultes) à chaque convention de SF. Sans Roland, le fandom serait triste et végétatif. Avec lui, la SF cesse (enfin) de se prendre trop au sérieux.

 


© Jean-Marc Ligny. Tous droits réservés.

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