À partir du milieu des années 60, l'accroissement progressif des 
      parutions de la collection Anticipation - qui passe de deux à sept titres 
      mensuels en l'espace d'une décennie - contraint le Fleuve Noir à recruter 
      de nouveaux auteurs, déjà connus ou encore inédits, ainsi qu'à inciter des 
      habitués d'autres collections de la maison à faire leurs premiers pas dans 
      le domaine de la Science-Fiction. Dans la première catégorie, les noms de 
      Pierre Barbet, J. & D. le May, Louis Thirion, Jean-Pierre Andrevon - 
      sous l'incroyable pseudonyme d'Alphonse Brutsche-, Pierre Pelot - qui 
      signe alors Pierre Suragne -, Paul Béra ou Gilles Thomas viennent 
      spontanément à l'esprit. Les transfuges du roman policier, d'espionnage ou 
      d'aventures, eux, s'appellent Pierre Courcel, André Caroff, Jacques Hoven, 
      Dan Dastier, Christian Mantey, Piet Legay... et G.-J.Arnaud.
      
             Né en 1928 en Camargue d'une famille issue des Corbières, ce dernier a 
      vingt-trois ans lorsqu'il écrit son premier roman, Ne tirez pas sur 
      l'inspecteur, qui obtient le Prix du Quai des Orfèvres. Néanmoins, le 
      succès du Salaire de la peur de son quasi-homonyme contraint 
      Georges-Jean Arnaud à prendre un pseudonyme, Saint-Gilles, premier d'une 
      longue lignée de noms d'emprunts. Depuis, il a rédigé plus de quatre cents 
      romans - soit une moyenne de huit par an, son record en la matière 
      s'établissant à vingt-sept! Pour plus de détails, le lecteur se 
      reportera utilement à l'omnibus L'Homme noir, qui comporte une 
      préface pleine d'enthousiasme de Michel Rossillon, ainsi qu'une 
      bibliographie, forcément impressionnante, de cette oeuvre titanesque qui 
      aborde la quasi totalité des genres populaires, du roman noir à 
      l'érotisme, de l'espionnage au fantastique, de l'aventure à la 
      Science-Fiction.
      
             Les Chroniques de la Grande Séparation, dont les trois volumes 
      initiaux sont parus, à raison d'un par an, entre 1971 et 1973, constituent 
      les premiers pas en Anticipation de l'auteur de La Compagnie des 
      glaces. Il est clair que celui-ci, qui avoue ne pas être amateur de 
      Science-Fiction, a cédé à la demande de son éditeur, comme d'autres de ses 
      collègues cités ci-dessus. Comme eux également, il a l'habitude de passer 
      sans crier gare d'un genre à l'autre, à la manière des grands auteurs 
      populaires, mais la transition vers la SF est plus difficile, en raison de 
      la spécificité de ses outils thématiques et de narration. Certains, 
      d'ailleurs, s'y cassent les dents; échouant à appréhender l'essence du 
      genre, ils se cantonnent dans des poncifs qui vont le plus souvent de pair 
      avec une méconnaissance des faits scientifiques les plus élémentaires. 
      D'autres s'en tirent par la transposition; c'est par exemple le cas de 
      Jacques Hoven, dont les meilleurs titres sont ceux où il recourt aux 
      thèmes et aux techniques du roman colonial ou de la littérature 
      d'espionnage. Mais G.-J. Arnaud, en dépit de son manque d'intérêt avoué 
      pour la SF, va d'emblée s'inscrire au coeur du genre - pour en détourner 
      aussitôt certains clichés.
      
             L'un des principaux thèmes, sinon le thème dominant de la 
      collection Anticipation a toujours été les relations entre des peuples ne 
      se trouvant pas sur le même barreau de l'échelle de la civilisation. Quand 
      ce ne sont pas des extraterrestres super-évolués qui viennent rendre 
      visite à la Terre - ou tenter de la conquérir -, ce sont nos descendants 
      qui découvrent des mondes moins avancés sur le plan social et/ou 
      technique. Et, naturellement, ces rencontres parfois inopinées débouchent 
      plus souvent qu'à leur tour sur de bonnes vieilles guerres 
      interstellaires, qui constituent la toile de fond de nombre d'intrigues 
      quand elles n'en sont pas tout simplement le moteur principal. Certains 
      auteurs, comme Peter Randa ou Pierre Barbet, se sont pour ainsi dire 
      spécialisés dans la SF militaire et la résolution brutale des conflits, 
      tandis que des gens comme B.R. Bruss ou Louis Thirion ont préféré proposer 
      des solutions plus pacifiques, mais tous sacrifient à cette thématique qui 
      reste dominante jusqu'à la fin des années70.
      
             Il n'est donc pas étonnant que le spectre d'une guerre flotte à 
      l'arrière-plan des Chroniques de la Grande Séparation. Seulement, 
      ce conflit est terminé depuis des siècles au moment où débute le récit, et 
      l'on n'en voit que les séquelles... Tout se passe comme si G.-J. Arnaud, 
      considérant ce thème inévitable, choisissait de l'évacuer le plus vite 
      possible pour pouvoir mettre en avant des préoccupations plus 
      personnelles: la guerre lointaine qui a coupé la planète Mara du reste de 
      l'Univers est avant tout un prétexte pour décrire un monde pseudo-médiéval 
      où la Science est considérée avec un peu plus que de la méfiance. Il 
      s'agit à l'évidence d'une manifestation du Syndrome Hiroshima, cette 
      inclination des auteurs de Science-Fiction à mettre en scène des sociétés 
      post-cataclysmiques obscurantistes par essence. Et il paraît tout aussi 
      clair que l'on peut voir dans cette tendance une résurgence de la vision 
      "classique" de la chute de l'Empire romain.
      
             À de marginales exceptions près, le roman historique manque à la 
      panoplie de G.-J. Arnaud. C'est pourtant dans ce genre qu'il trouve le 
      moteur des Croisés de Mara, sans doute parce qu'il se sent a 
      priori plus à l'aise pour créer un Moyen-Âge de fantaisie que pour 
      inventer de toutes pièces une société future, surtout s'étendant sur un 
      grand nombre de planètes. On peut supposer que c'est également pour cette 
      raison que Les Monarques de Bi repose sur une situation de type 
      colonial, et que la Fédération galactique ne sera décrite qu'à travers 
      l'un de ses bagnes, le Lazaret 3, tandis que Les Ganéthiens 
      revient sur Mara pour revisiter le thème initial, avec un changement de 
      paradigme en guise de prime.
      
             Cette absence de véritable extrapolation sociale - puisque les 
      schémas sociologiques procèdent de simples transpositions - peut paraître 
      étonnante de la part de l'auteur de La Compagnie des glaces, et le 
      fait qu'il fasse ses premières armes dans la Science-Fiction avec les 
      Chroniques de la Grande Séparation ne suffit pas à 
      l'expliquer.
      
            À moins de prendre en compte le facteur space opera.
      
            En effet, une proportion considérable des titres publiés entre 1951 et 
      1971, date de la parution des Croisés de Mara, fait appel, d'une 
      manière ou d'une autre, au voyage dans l'espace. Même en excluant les 
      ouvrages où celui-ci n'est qu'un prélude au saut dans le temps ou dans 
      quelque autre dimension improbable, et les histoires d'invasions 
      extraterrestres, dans lesquelles les soucoupes volantes ne font 
      généralement que jaillir du haut des cieux, il reste que la moitié - au 
      moins - des romans parus pendant les deux premières décennies d'existence 
      de la collection peuvent être qualifiés de space operas. Il est 
      également clair que le Fleuve Noir était demandeur de ce type de récit, 
      qui avait la faveur du public.
      
            Or, si le space opera constitue peut-être le coeur même de la SF, 
      il est aussi l'un des avatars du genre dont les archétypes sont les plus 
      difficiles à manier, car ils ont tôt fait de se transformer en clichés. 
      Les choix opérés par G.-J. Arnaud lors de la conception des Chroniques 
      de la Grande Séparation semblent indiquer qu'il avait compris cela, et 
      une bonne partie de sa démarche est guidée par la volonté d'éviter ou de 
      détourner les figures imposées qui ne lui conviennent pas. Ainsi, le 
      voyage dans l'espace, quoique participant à la problématique globale, 
      n'est jamais au centre du récit, mais au contraire escamoté, relégué 
      entre les intrigues. Tout comme le motif de la guerre, il se 
      retrouve en toile de fond, réduit au rang d'utilité, d'élément de décor - 
      ce qui n'empêche pas ces deux thèmes de participer à la création d'un 
      cadre familier à l'habitué de la collection.
      
            Néanmoins, en faisant passer le voyage dans l'espace au second plan - 
      celui d'une commodité -, G.-J. Arnaud se prive de la possibilité de mettre 
      sur pied une société galactique cohérente. Toute civilisation dépend des 
      communications, l'expression est bien connue. Si l'univers de La 
      Compagnie des glaces fonctionne si bien, c'est - entre autres - parce 
      que l'extrapolation des communications y est particulièrement soignée - 
      alors qu'elle est réduite à sa plus simple expression dans les 
      Chroniques de la Grande Séparation, où la Fédération est condamnée 
      à demeurer une vague entité politique, une de ces constructions partielles 
      dont le lecteur comble instinctivement les parties manquantes. À ce titre, 
      elle prend valeur de symbole, et ce qui pouvait passer pour une faiblesse 
      à première vue se révèle un avantage considérable. Plutôt que l'Empire 
      lui-même, étudions ses marches, semble se dire G.-J. Arnaud, qui n'a sans 
      doute pas oublié la leçon du roman noir, où les sociétés se dévoilent le 
      plus souvent à travers leurs bas-fonds, leurs déviances, leurs marginaux. 
      Lazaret 3 est, à ce titre, exemplaire, avec sa faune cosmopolite et 
      interlope, reflet déformé d'une civilisation qui demeure à jamais 
      inaccessible.
      
            Plutôt que la guerre, montrons ses conséquences. Montrons les mondes 
      relégués aux marches de la civilisation. Montrons Mara qui a souffert plus 
      que toute autre planète de ce conflit- et qui continue à en souffrir, 
      puisque le temps y passe dix fois plus vite que dans le reste de 
      l'Univers. Montrons le monde colonial figé des Monarques de Bi. Montrons 
      un bagne spatial et ses pensionnaires.
      
            Laur et ses compagnons sont en quête de la Terre, mais jamais ils ne 
      l'atteindront car c'est sur Mara que se trouve leur destin. C'est là-bas 
      qu'on a besoin d'eux, pas sur une mythique planète originelle impossible à 
      localiser. Ce renoncement à leur quête, tout symbolique qu'il puisse 
      paraître lui aussi, a peut-être tout bonnement été motivé par le désir de 
      mettre un terme à la série. Il est vrai qu'en un sens, Lazaret 3 
      donne un peu l'impression de tourner à vide du point de vue de l'intrigue, 
      mais son intérêt est ailleurs, dans l'ambiance empreinte de tristesse et 
      de nostalgie, dans les descriptions truculentes et colorées, dans 
      l'absurdité de cet univers carcéral- toutes qualités que l'on retrouve 
      quelques années plus tard dans La Compagnie des glaces. Avec ce 
      roman, G.-J. Arnaud tenait déjà tout l'aspect émotionnel de la série, mais 
      il lui manquait encore le cadre approprié; la glaciation et le chemin de 
      fer le lui ont fourni. On peut même parler de filiation directe, car il ne 
      s'écoule que six ans entre la parution de Lazaret 3 et celle du 
      premier volume de La Compagnie des glaces. 
      
            Durant cette période, G.-J. Arnaud n'est pas simplement passé d'un 
      monde clos à un autre, d'un satellite pénitentiaire aux trains d'une Terre 
      plongée dans l'obscurité; il a en a profité pour explorer, dans des romans 
      policiers comme L'Homme noir ou La Maison-piège, d'autres 
      facettes de ce thème - qu'il poussera à bout au début des années 80 avec 
      ce chef-d'oeuvre d'enfermement littéraire qu'est Bunker-parano. Dans 
      tous ces livres, et dans bien d'autres du même auteur, de La Dalle aux 
      maudits au Festin séculaire en passant par L'Enfer du décor, 
      la délimitation de l'espace joue un rôle primordial. Circonscrit à une 
      maison, à un village, le huis-clos impose sa dynamique à tous ces 
      ouvrages, dont la logique exige une solution interne. Le monde 
      extérieur demeure vague et lointain, il n'exerce aucune influence réelle 
      sur le déroulement de l'intrigue.
      
            Le parallèle avec Lazaret 3 est saisissant. Nous sommes dans un 
      cas de figure où le microcosme, reflet déformé de l'univers qui l'entoure, 
      a fini par phagocyter celui-ci - ou plutôt par le rejeter hors du roman 
      lui-même. Le satellite pénitentiaire possède la même valeur symbolique que 
      le pâté de maisons de L'Homme noir ou le hameau de L'Enfer du 
      décor, et c'est faute d'avoir trouvé une solution réellement interne 
      que Laur repart sur Mara pour qu'on l'y "reconnaisse comme dieu".
      
            Candide revient cultiver son jardin.
      
            Ce retour aux sources a également pour effet de refermer le huis-clos 
      plus vaste que constitue la trilogie originelle, un huis-clos composé de 
      trois systèmes fermés - Mara, Bi et le Lazaret - insignifiants en 
      comparaison de l'immense et inaccessible civilisation galactique. La 
      décision finale de Laur est une acceptation de la logique de son monde 
      natal, cette même logique qu'il a fuie à bord de l'Ogive à la fin 
      du premier tome. Le huis-clos se referme, mais il est avant tout mental, 
      tout comme dans les romans noirs ou fantastiques cités plus haut. Il n'y a 
      pas de murs plus solides que ceux que l'on érige à l'intérieur de son 
      esprit, semble dire G.-J.Arnaud - une idée qui constituera l'un des thèmes 
      majeurs de La Compagnie des glaces.
      
            Les Ganéthiens, écrit plus de vingt-cinq ans après Lazaret 
      3, peut être lui aussi qualifié de huis-clos planétaire. La solution 
      extérieure que pourrait représenter Laur aidé de la formidable puissance 
      technologique de l'Ogive est en effet éliminée d'une manière qui 
      montre bien que, durant tout le roman, le lecteur a eu affaire à deux 
      systèmes fermés: d'un côté, les passagers du vaisseau spatial; de l'autre, 
      la population de Mara. Cobo et le Stomk sont les seuls à interagir avec 
      les deux groupes, mais leurs rapports sont faussés à la base par le double 
      décalage temporel dont ils sont victimes- et dont leur transparence 
      représente un symbole élégant. Le fait que ce soit le second qui enlève le 
      premier dans les dernières pages pour l'emmener à bord de l'Ogive 
      paraît d'ailleurs indiquer qu'ils forment à eux deux un troisième 
      système, dont la logique n'est ni celle de Laur, ni celle des 
      Marayens. Ils constituent, à ce titre, les véritables héros de cet opus 
      final, ce dont témoigne la place qui leur y est accordée. En un sens, ils 
      constituent même un genre de solution extérieure, mais uniquement au 
      problème fondamental de Laur et de ses compagnons, qui vont enfin voir la 
      Terre. Sur Mara, ils ne parviennent qu'à semer un désordre insensé, et la 
      barrière entre pensée rationnelle et pensée mythique risque d'en sortir un 
      peu plus renforcée.
      
            Voilà une planète qui n'est pas près de s'en sortir. Le huis-clos se 
      referme, mais quelques personnes ont pu échapper entre-temps à son 
      implacable logique. Le destin de Laur n'est pas sur ce monde qu'il ne 
      reconnaît plus car trop d'années locales ont passé pendant son absence - 
      et, de toute manière, il n'a plus envie d'être un dieu. La quête est 
      ranimée, et la déclaration finale de Cobo semble indiquer qu'elle 
      aboutira, cette fois. Quant à Mara, elle suivra sa voie, et finira 
      peut-être par s'en sortir, tout comme la Terre de La Compagnie des 
      glaces.
      
            Cette conclusion a posteriori constitue à l'évidence un refus du 
      messianisme, du mythe de l'homme providentiel. Il est vrai que G.-J. 
      Arnaud a abondamment traité ce thème par ailleurs, dans son autre cycle de 
      SF. Alors, plutôt que de risquer la redondance, et peut-être aussi parce 
      que l'idée de Laur divinisé régnant sur Mara lui paraissait trop simpliste 
      après la folle complexité de La Compagnie des glaces, il a choisi 
      de saborder le dénouement socio-mystique que suggérait la fin ouverte de 
      Lazaret3. Et, au bout du compte, c'est bien la logique du space 
      opera qui resurgit inopinément: non seulement le voyage a changé le 
      voyageur, mais l'un des rôles principaux est dévolu à un gros oiseau 
      extraterrestre au caractère pour le moins désagréable.
      
            Des quatre romans composant Les Chroniques de la Grande 
      Séparation, Les Ganéthiens, écrit après la mort de la 
      collection qui a déterminé les autres, est celui qui traite de la manière 
      la plus directe le thème dominant évoqué plus haut: les contacts entre 
      peuples dits primitifs et civilisations soi-disant évoluées. Les Marayens, 
      pour la plupart, vivent les événements décrits de la même façon que les 
      habitants de Sodome et de Gomorrhe ont vécu- du moins, dans certains 
      titres d'Anticipation - la destruction de leurs villes par des navires 
      extraterrestres: comme des manifestations d'origine divine. Néanmoins, ce 
      qui se passe à bord des ovnis n'a pas grand-chose à voir avec ce qu'on 
      serait en droit d'attendre, et la dimension tragique qui existait dans les 
      romans précédents s'efface au profit d'une farce noire, où l'indécision 
      des occupants de l'Ogive va de pair avec l'aveuglement de certains 
      responsables marayens. Toute cette agitation est bien vaine, puisqu'il n'y 
      aura pas de messie.
      
            André Ruellan dit que, lorsqu'on se repenche sur quelque chose en quoi 
      l'on avait cru, on l'aborde généralement sous l'angle de l'humour. Même si 
      Les Ganéthiens n'est pas à proprement parler un livre désopilant, 
      il est clair qu'il tire sa force d'une certaine distanciation face à une 
      situation qui, comme on l'a vu, s'enferme dans une spirale d'absurdité. Il 
      y a bel et bien eu changement de paradigme, et l'on peut reconstituer 
      cette évolution, tant dans les nombreux huis-clos qui parsèment l'oeuvre de 
      G.-J. Arnaud qu'au fil de l'évolution des multiples intrigues de La 
      Compagnie des Glaces. Logiquement, le sens lui-même des Chroniques 
      de la Grande Séparation en est lui aussi modifié. Le messianisme, même 
      éclairé, n'apparaît plus comme une solution. Ce n'est pas d'un dieu que 
      Mara a besoin, et Laur n'a plus rien à y faire. Ayant rompu ses dernières 
      attaches avec son monde natal, il peut espérer atteindre la Terre. 
      Enfin. 
      Le Loup pendu, 4 novembre 1999. 
	  
	  
	
	 
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